Dossier
« Il fait trop chaud pour prendre la moto ». Pour que vous n’ayez plus jamais à prononcer cette phrase, on vous a concocté un dossier spécial, histoire de vous permettre de profiter de votre machine tout l’été, même quand les températures affoleront les statistiques.
Bon, il faut bien avouer qu’avec la météo de ce printemps 2024, l’idée de ce dossier peut sembler incongrue. Mais l’été va bien finir par rappliquer et, avec lui, des températures à faire regretter la climatisation dont nos motos sont dépourvues. Enfin presque regretter et ce pour deux raisons. La première, c’est qu’on prendra toujours plus de plaisir en ayant un peu chaud sur une moto qu’au frais dans une voiture. La seconde, c’est qu’il y a des solutions pour ne pas souffrir de la chaleur au guidon d’une moto ou d’un scooter. À vous de piocher dans ce qui suit pour profiter de l’été sur deux roues, pour rallier le boulot ou pour les longs trajets. Commençons par l’élément le plus évident d’entre tous : votre équipement.
Blouson ou pantalon : du Mesh et des zips
On va enfoncer des portes ouvertes : il fera plus chaud dans un cuir quand dans un blouson (ou pantalon) en textile Mesh. Maintenant que cette évidence est dite, on peut nuancer et rappeler que nombre de blousons en cuir disposent de zips salvateurs afin de créer un flux d’air quand on roule, notamment entre le torse (ou les bras) et le dos. Mais faire circuler de l’air n’est pas suffisant, surtout si cet air est chaud. Il faut que l’air en question puisse évacuer ce qui est vraiment pénible : la sensation d’humidité. Pour ça, il y a une chose à laquelle vous n’avez probablement pas pensé, c’est la matière que vous mettez sur votre peau. Et pour cette première couche, au lieu d’un simple tee-shirt en coton, vous pouvez mettre un vêtement technique, utilisé par exemple en course à pied, qui évacue rapidement la transpiration de la peau. Avoir chaud, c’est parfois désagréable mais c’est bien moins gênant que se sentir au chaud ET mouillé.
Ne roulez pas trop léger
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, une des techniques idéales pour rester au chaud en hiver s’avère pertinente en été : multiplier les couches. Ainsi, en portant un vêtement fin mais à manches longues sous le blouson, la chaleur du soleil qui cogne ne sera pas directement transmise à vos bras. Si on sait tous que l’air est un excellent isolant, on oublie parfois que cela fonctionne pour lutter contre le froid mais aussi contre le chaud. On en revient à la solution de la première couche technique à mettre à même la peau tout en portant par exemple votre tee-shirt fétiche par dessus si vous souhaitez arborer votre marque préférée par exemple. Ça vous paraît contre-intuitif ? Sans doute, mais c’est efficace.
Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir
Et la couleur dans tout ça ? Pour votre blouson comme pour votre casque, privilégiez un coloris clair. Le blouson noir ou le casque noir, ça entretient la légende mais ça vous transforme surtout en cocotte-minute. Quand on doit passer de longues heures sous le soleil, que ce soit sur des séries de virages bucoliques ou en mode sportif sur une route de montagne, un haut blanc fait vite la différence. Bonus : vous serez plus facilement visible lorsque le jour déclinera autant que la vue et la capacité d’attention des automobilistes. Et puisqu’on parle du casque, n’oubliez pas d’actionner toutes ses aérations, notamment les extracteurs d’air, à l’arrière. Rien de tel que cette sensation de frais sur le dessus du crâne dès qu’on dépasse les 20 km/h.
Installer la clim
Et si on pouvait finalement installer une climatisation dans le blouson ? Il existe en effet des gilets à porter sous le blouson qui peuvent abaisser la température de 5 à 15 degrés. Leur technique ? Utiliser un principe physique simple : l’évaporation. Mais pas celle de votre sueur puisque le but est de vous empêcher de transpirer. Ces gilets embarquent donc leur réserve d’eau et c’est elle qui sera progressivement évacuée pour vous faire profiter de 4 heures à 3 jours (!) de frais. Certains gilets doivent se tremper dans l’eau. Ils ont l’avantage d’être peu chers mais peuvent dérouter par la sensation de « rouler mouillé » qu’ils procurent. On les privilégiera pour une utilisation sportive. Les autres, qui embarquent une réserve d’eau qui n’est jamais en contact direct avec vous, seront plus appréciés des gros rouleurs qui ne veulent pas recharger régulièrement, ou de ceux qui ont besoin d’être présentables en arrivant au travail. La firme néerlandaise Macna avait lancé le concept il y a quelques années avec un gilet Dry Cooling qui reste, à ce jour, le plus confortable du marché. Il faudra certes investir 150 euros mais ce gilet se montre efficace plusieurs années et parvient à transformer un été suffocant en printemps respirable.
Adaptez votre moto
C’est bien beau d’avoir un blouson en Mesh tellement fin qu’on voit le jour à travers. Mais pour être efficace, un refroidissement passif doit laisser circuler l’air. Et pour que l’air circule… il ne faut pas le bloquer. Cela peut sembler logique mais ce n’est pas forcément évident sur une machine très carénée ou dont la bulle est éxagérément protectrice. Si vous n’avez pas un roadster, retirez la bulle d’origine pour, par exemple, passer à une bulle courte pour les beaux jours. Et si vous avez une imposante GT, enlevez également les appendices aérodynamiques placés un peu partout pour dévier les flux d’air. Tout ce qui a pour but de vous laisser dans une bulle de tranquillité le reste de l’année aura, les jours de canicule, une fâcheuse tendance à vous isoler dans une peu agréable bulle de chaleur.
On résume ?
Pour ne pas vous transformer en tomate trop cuite lors de vos trajets estivaux :
1- Rangez le cuir et sortez le Mesh
2- Abusez des zips de ventilation
3- Privilégiez les blousons, pantalons et casques aux coloris clairs, quitte à devoir nettoyer plus souvent les résidus d’insectes
4- Faites l’impasse sur la protection de type GT et passez votre moto ou scooter en « tenue courte » pour laisser l’air circuler
5- adoptez un gilet rafraîchissant : c’est comme avoir un frigo autour de soi ; le souci de rallonge en moins