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En prenant à revers la conception que tout motard se fait d’un blouson adapté aux 4 saisons, Spidi joue une partition surprenante mais qui démontre toute la virtuosité du groupe italien. Essai complet du Mission-T, un modèle renversant.
Vous avez déjà un blouson ou une veste toute saison ? Vous n’y avez sans doute jamais prêté attention mais sa conception, qui n’a pas évolué depuis des décennies, est assez illogique. Vous en doutez ? On vous explique…
La couche extérieure embarque les coques de coudes et d’épaules, qui, quand vous avez toutes les doublures, se trouvent donc aussi éloignées que possible de… vos coudes et vos épaules. Pour protéger du froid et de la pluie, les doublures se placent à l’intérieur, ce qui fait que si vous l’avez choisi à la bonne taille pour une utilisation en hiver, le blouson devient trop grand en plein été. Or, pour une protection maximale en cas de souci, le blouson se doit d’être au plus près de votre corps.
Avec le H2Out Mission-T, Spidi remet tout dans le bon ordre. Si on retrouve les trois couches, elles s’organisent ainsi :
– Un blouson fin, nommé Armor. Au plus près du corps et ultra-ventilé pour rouler par temps chaud, il embarque les protections certifiées Warrior Lite sur les épaules et les coudes.
– Une couche totalement étanche, à technologie H2Out avec une membrane laminée Dermizax® de Toray® baptisé Hard Shell.
– Entre les deux, si le thermomètre le réclame, une couche intermédiaire en SoftShell, un matériau bi-stretch.
Trois épaisseurs, combinables comme on le souhaite et sans restriction.
Spidi H2Out Mission-T Armor : Fin, aéré et résistant
Cette première couche porte bien son nom. Il s’agit d’un blouson d’été complet, majoritairement en maille pour laisser passer un maximum d’air mais avec de larges empiècements en textile à haute ténacité sur 40 % de sa surface. Nommé TexTech, ce textile permet au blouson Mission-T d’être certifié EN17092 (de classe A). Mais sans réduire le confort car le TexTech est situé sur la partie externe des bras et ne gêne pas du tout à la flexion, même si votre moto impose une position quelque peu sportive.
Ce sera également (très) appréciable sur les trails utilisés loin de la route, quand il s’agit de se lever régulièrement de la selle pour être debout sur les repose-pieds. D’autant que les velcros sur les avant-bras et les sangles sur les bras et la taille permettent un ajustement optimal pour que le blouson ne flotte pas du tout au vent. Spidi a placé 4 poches sur cette couche Armor. Un petit bémol cependant pour les poches basses, que certains pourront trouver un peu petites. Nous ferons une mise à jour de ce test au printemps concernant ce seul blouson mais il est déjà possible de vous confirmer qu’il est TRÈS ventilé et qu’il sera audacieux de ne porter que cette couche si la température est inférieure à 15 degrés et que vous souhaitez dépasser les vitesses urbaines…
Spidi H2Out Mission-T Hard Shell : Une veste solide face aux liquides
Pour tailler la route à allure soutenue ou pour affronter les pires conditions, il suffit d’enfiler la couche étanche. Puisqu’elle n’a pas à embarquer les coques, elle se montre incroyablement légère et très souple. Il suffit de trois boutons pression pour la solidariser au blouson Armor (un sur chaque manche et un au col). Là encore, les manches peuvent être ajustées (bras et avant-bras) avec des velcros pour éviter tout flottement. Malgré un trajet de plusieurs heures sous une pluie continue, il nous a été impossible de prendre son étanchéité en défaut. Même les zips des poches n’ont pas cédé face aux assauts liquides. Parmi les astuces qu’on apprécie au quotidien, citons la capuche roulée dans le col, salvatrice lors des longues pauses sous le déluge. Elle est tellement bien intégrée qu’on a failli passer à côté la première fois.
De l’autre côté du spectre météo, deux zips latéraux laisseront entrer un flux d’air bienvenu quand le ciel se dégage et qu’on ne veut pas prendre le risque de totalement repasser sur le blouson d’été. Décidément pensée pour la ville comme pour un usage en maxi-trail, la Mission-T est équipée de sangles amovibles à l’aine pour ne jamais remonter de manière imprévue quand on change de position. Impériale face à la pluie ou au brouillard, la Hard Shell suffira dans la majorité des cas pour couper du vent et ne pas avoir froid au guidon. Mais pour ceux qui circulent vraiment par tous les temps, il est possible d’intercaler le blouson en SoftShell.
Spidi H2Out Mission-T Soft Shell : Souple et chaud, même loin de la moto
Cette doublure s’accroche au blouson Armor par le biais de zips spécifiques, un système nommé Stepin-Armor par Spidi. Le gros point fort de cette couche intermédiaire, c’est sa souplesse ! Ajoutée au blouson, elle ne limite aucun mouvement et on l’oublie. En revanche, quand on roule par moins de 5 degrés, elle se fait remarquer en conservant la chaleur du corps. On a clairement froid aux mains ou aux jambes avant de ressentir la morsure de l’hiver sur le torse ou les bras. Objectif entièrement rempli !
Ce n’est pas une utilisation explicitement listée par Spidi mais il est bien entendu possible de rouler avec les couches Armor et SoftShell (et donc sans la HardShell étanche) pour les belles mais fraîches journées de mi-saison. La discrétion de la couleur et des lignes transforment alors le Mission-T en blouson discret et élégant, notamment pour ceux qui veulent aller au travail avec. Et parce qu’on ne reste pas motard 24 heures sur 24, la modularité du blouson Mission-T permet de porter la couche ShoftShell à part, elle devient alors un vêtement aussi confortable qu’efficace pour rester au chaud.
Avec le Mission-T, Spidi livre un blouson incroyablement modulaire, adaptable à tout type d’utilisation et de météo, en gardant la sécurité comme priorité puisque les coques sont assurées de rester aussi près que possible des articulations qu’elles doivent protéger. En mode ventilé, contre la pluie ou contre le froid, chaque couche dispose de nombreux emplacements rétro-réfléchissants et les poches sont aussi nombreuses que les sangles et velcro d’ajustement.
S’il faut vraiment lui trouver des points à améliorer, on pourra mégoter sur la taille de la poche arrière de la couche Hard Shell : pourquoi ne pas l’avoir prévue assez grande pour embarquer la couche SoftShell (très compacte une fois pliée) ? Enfin, on aimerait pouvoir retirer les coques de coudes et d’épaules quand il faudra laver le blouson Armor.
Affiché à près de 750 €, le blouson (ou veste) Spidi H2Out Mission-T peut sembler excessivement cher. Mais c’est un tarif à relativiser face aux coûts cumulés d’une veste hiver du même niveau et d’un blouson ultra-ventilé tout aussi protecteur (certifié EN17092 de classe A avec des coques de niveau 2). Surtout s’il faut ajouter au cahier des charges l’ergonomie véritablement irréprochable du Mission-T. Les motards et les scootéristes qui arpentent les villes ou les grands espaces 12 mois par an sans vouloir lésiner sur leur confort ou leur sécurité y trouveront rapidement leur compte.