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Interview : Nicolas Menesguen, responsable du magasin Neo Mobility

Interview : Nicolas Menesguen, responsable du magasin Neo Mobility

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Pour mieux se rendre compte de la montée en puissance de la mobilité urbaine électrique, Urbaanews est allé interviewer Nicolas Menesguen, responsable du magasin Neo Mobility. Cette boutique spécialisée, située dans le 15ème arrondissement de Paris, commercialise toutes sortes d’engins électriques pour se déplacer en métropole. Trottinette, scooter, VAE, gyroroue, skate-board…l’offre proposée est franchement pléthorique. L’occasion de dresser un portrait type de l’utilisateur, de comprendre les tendances à venir et de connaitre les motivations d’une enseigne dédiée à un segment plein d’avenir pour ceux qui sauront faire les bons choix stratégiques.

Bonjour Nicolas, pouvez-vous nous raconter la genèse de votre enseigne Neo Mobility.

Mon projet initial était de faire de l’import de véhicules électriques type Segway, mais le marché n’a pas pris comme je l’imaginais. J’ai donc été dans l’obligation de me diversifier très rapidement en adaptant mon business plan en conséquence. Je me suis tourné vers la micro mobilité qui était encore balbutiante et j’ai ouvert cette boutique physique en 2015. A l’époque, je faisais partie des précurseurs sur ce nouveau segment.

La concurrence sur internet ne vous a pas fait peur ?

Le client n’achète pas le type de véhicules que je commercialise sur le web. Il a besoin de voir le produit, de le tester et de sentir rassuré. Une boutique physique est un gage de sérieux et d’engagement auprès des utilisateurs, aussi bien en termes de conseils, de ventes que de SAV.

Justement, quel est le profil type du client Neo Mobility ?

A mon époque, il y avait les mobylettes qui étaient l’outil d’émancipation par excellence pour les adolescents et les jeunes adultes. J’imaginais donc que les trottinettes et les scooters électriques pourraient devenir la mobylette 2.0… mais absolument pas. Aujourd’hui, ma clientèle est constituée principalement d’adultes de 25/45 ans émancipés financièrement. Sur les ventes de trottinettes, la parité homme/femme est assez respectée. Sur le scooter, les hommes représentent la majorité de ma clientèle. Je suis également sollicité par les PME grâce au coup de boost de l’Etat qui offre des avantages fiscaux aux entrepreneurs désireux d’acquérir des véhicules électriques pour leur société.

Vos clients sont des néophytes où bien savent-ils exactement ce qu’ils veulent ?

Avant d’entrer dans ma boutique, le client a déjà eu une démarche pro active en se renseignant sur internet. Il sait le produit dont il a besoin et je suis là pour le conforter dans ses choix ou pour l’aiguiller vers un produit plus approprié à son utilisation. Je « l’éduque » également, quand c’est nécessaire, sur l’importance de bien s’équiper. L’utilisateur scooter est bien informé sur les dangers possibles, mais la clientèle trottinette n’est pas encore très rigoureuse concernant les questions de sécurité. A 25 km/h, il est important de porter un casque et des gants pour limiter les lésions en cas de chute.

 Quels produits retrouvons-nous chez Neo Mobility ?

Principalement des trottinettes électriques et des scooters électriques avec batteries amovibles car la clientèle parisienne n’a pas de garage pour recharger son véhicule. Aujourd’hui, je travaille principalement avec des acteurs comme Smalt and Co, Etwow, Airlab, 2Twenty, Ecooter, Etricks, Niu…

Cette dernière marque, fruit d’une collaboration entre la Chine et l’Allemagne, est celle qui fonctionne le mieux chez moi. Leurs scooters, vendus à moins de 3000 euros et offrant 60 km d’autonomie, suivent un cahier des charges occidentale très rigoureux et adapté à nos marchés. Leurs produits sont ultra connectés avec un GPS intégré, une puce GPRS pour la géolocalisation, et la possibilité de modifier les set-up de base grâce à une application haut de gamme. Pour ne rien gâcher, le Niu est un scooter très agréable à conduire et sa finition est franchement soignée. Même la batterie avec anse intégrée dégage une vraie impression de fiabilité. Soco est l’autre marque que je suis de près pour les mois à venir. Elle propose notamment une moto au look néo-rétro sublime promettant plus de 100 km d’autonomie et une vitesse de pointe de 110 km/h. Avec ces produits élégants et qualitatifs, le segment de l’électrique prend une autre dimension. Jusqu’à maintenant, les fabricants recyclaient des concepts chinois en les adaptant, parfois maladroitement, aux contraintes de l’électrique et du marché français.

Comment reconnaissez-vous le bon produit à commercialiser ?

Pour commencer, j’établis mes propres critères d’homologation en sélectionnant rigoureusement les fournisseurs qui peuvent me garantir 2 ans de garantie, une disponibilité rapide des pièces détachées et des produits fiables sur la durée. Avec l’expérience, je sais reconnaitre rapidement les fournisseurs sérieux et ceux qui sont là juste pour faire « un coup ». Le marché est en pleine expansion et beaucoup tentent leur chance en important des containers de Chine sans aucun suivi du produit derrière. Heureusement, le marché se structurant de plus en plus et le client étant de mieux en mieux informé, les mauvais produits ont tendance à disparaitre.

Le VAE et le gyroroue semblent peu représentés chez Neo Mobility ?

Pour faire simple je ne fais que de la vente mais pas de réparation ou de préparation trop poussée. Les vélos demandent un vrai savoir-faire en matière de réglages de dérailleurs. Je propose donc des VAE sans vitesse pour éviter cette contrainte. Concernant le mono-roue c’est un produit pour les initiés car c’est un engin assez technique à utiliser.

L’arrivée massive des scooters, vélos et trottinettes à la location représente-t-elle une concurrence pour votre enseigne ?

Au contraire, le Free Floating de véhicules électriques offre une super visibilité à la nouvelle mobilité. C’est donc une formidable publicité gratuite pour tous les vendeurs comme moi. En revanche, les gens n’étant pas propriétaire de leur trottinette ou de leur scooter, ils ont des comportements pas toujours civilisés et cela peut engendrer de la contre-pub auprès du grand-public et des autorités.

Le marché va très vite et la réglementation peine à suivre le mouvement, mais ce serait dommage de donner une mauvaise image de ces nouveaux moyens de transports car la loi se durcira forcément dans ce cas. Le problème vient surtout des trottinettes car la location de scooters oblige l’utilisateur à présenter un permis de conduire ou une attestation d’autorisation de circuler… ça filtre un peu plus les mauvais comportements.

En cette période de fête, votre chiffre d’affaire doit connaitre une belle croissance ?

Pas forcément. C’est effectivement une période où les gens veulent se faire plaisir et faire plaisir, mais le prix d’une trottinette (NDLR : 600 euros de base en pour avoir un modèle sérieux) reste tout de même conséquent pour un cadeau de Noël. Par contre, c’est le cadeau d’anniversaire idéal pour marquer le coup quand un copain ou une copine passe le cap d’une nouvelle dizaine. La météo joue aussi beaucoup dans l’acte d’achat. Les jours de pluie, la boutique est vide…puis les curieux reviennent en masse en même temps que le soleil.

Comment voyez-vous l’avenir de la micro mobilité ?

Le segment va littéralement exploser dans le bon sens du terme. Il faudra alors que l’offre se structure d’avantage et que les technologies suivent le mouvement. Dans les années à venir, on pourrait voir le développement de la recharge rapide et l’utilisation de batteries plus propres. Dans tous les cas, je suis heureux d’être sur un marché porteur qui offre de belles perspectives de croissance.

Découvrez l’univers Neo Mobility sur le site www.neomobility.com ou au 128 rue de l’Abée Groult 75015 Paris – Metro 12 convention

Téléphone 01 82 10 02 61