reportage

Les EPDM à la conquête des villes

Les EPDM à la conquête des villes

Enquête

La sortie du confinement a accéléré l’utilisation d’engins (de toutes sortes) de déplacement personnel motorisés (EDPM). Mais cet essor fulgurant s’accompagne de risques d’accidents et d’incivilité. L’étude réalisée par Smart Mobility Lab (1) fait le point sur ces utilisateurs d’EDPM, en majorité jeunes, face aux autres usagers.

 Suite à l’épidémie du Covid19, les habitudes de déplacements en milieu urbain ne seront plus comme avant. Les EDPM ont définitivement conquis les villes, mais avec en corollaire les risques d’accidents sont devenus également plus nombreux. Ainsi 27% des Français déclarent avoir modifié leurs modes de déplacement habituels et parmi les 18-34 ans 72% envisagent le recours aux EDPM.

Cette étude menée avant et après le confinement démontre la place grandissante des EDPM dans l’espace public, mais aussi l’apparition de nouveaux risques sur la route. Elle témoigne l’importante nécessité de faire cohabiter les EDPM avec les autres usagers (PL, VL et motos) et surtout pour leurs utilisateurs de s’assurer et de s’équiper de casques et autres accessoires de protection. Car selon que l’on est propriétaire d’un EDPM ou qu’on le loue, l’attitude des utilisateurs concernant leur propre sécurité est différente.

Mais toujours selon l’étude, avant la crise sanitaire, la dangerosité des EDPM était la caractéristique première avancée par le public. Depuis, elle a été rétrogradée au bénéficie des gains d’autonomie et de temps que peuvent apporter ces EDPM qui restent toutefois des modes de déplacement gênant pour les autres usagers du fait du moindre respect des règles de circulation

Et pourtant dans la cohue du trafic urbain les utilisateurs des EDPM s’estiment les plus vulnérables, en particulier face aux poids lourds et aux automobiles, car 48% des accidents se produisent sur la chaussée, 28% sur les trottoirs et 22% sur les pistes cyclables

Et dans 35% des accidents impliquant des EDPM, un ou des piétons sont concernés en raison du non-respect de la réglementation de ces engins motorisés, notamment au niveau des excès de vitesses dans 40% des cas, et de la circulation sur les trottoirs dans 30% des cas.

Des attitudes différentes selon que l’on est propriétaire ou que l’on loue un EDPM

Les propriétaires d’EDPM :

86% portent un casque
62% disposent d’équipements rétro réfléchissants
58% ont des accessoires de protection complémentaires
62% ont souscrit une assurance responsabilité civile (obligatoire)

EDPM loués :

9% portent un casque
15% disposent d’équipements rétro réfléchissants
11 % ont des accessoires de protection complémentaires
20% ont vérifié s’ils étaient couverts par une assurance
52% ignorent l’interdiction de rouler sur les trottoirs
49% ignorent que la vitesse de leur engin doit être limitée à 25km/h
60% ignorent l’interdiction de rouler à deux sur un EDPM

 

(1) Etude de la Fédération Française de l’Assurance (FFA), d’Assurance Prévention et de la Fédération des Professionnels de la Micro-Mobilité (FPM2), réalisée par Smart Mobility Lab. Etude quantitative réalisée en deux temps : du 21 février au 3 mars 2020 auprès de 5014 répondants et du 5 au 11 septembres 2020 auprès de 1013 répondants France entière âgés de 18 ans et plus. Etude qualitative réalisées auprès de 65 participants au sein de 8 focus groups à Paris et à Lille du 21 janvier 2020.