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Enquête : Stéphane Goeury, Directeur Général de Kymcolux : La mobilité individuelle est bénéfique

Enquête : Stéphane Goeury, Directeur Général de Kymcolux : La mobilité individuelle est bénéfique

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Urbaanews a souhaité savoir comment les responsables des constructeurs de deux-roues appréhendaient la sortie de la crise sanitaire et l’avenir du marché des deux-roues en France. Stéphane Goeury, Directeur Général de Kymcolux a accepté de répondre à nos questions.

Pensez-vous que la crise sanitaire du Covid 19 va inciter les français à davantage rouler en deux roues ? Quels sont les éléments permettant cette analyse ?

Dans un contexte où la promiscuité est problématique, il est logique que dans de grandes agglomérations, les habitants sont davantage enviés d’utiliser d’autres moyens de transport que les transports en commun. Bien que la voiture soit une solution envisageable, dans certaines grandes villes, la voiture est très difficilement utilisable. On peut donc penser que l’utilisateur final va se rediriger vers le deux-roues. En effet, l’utilisation d’une mobilité individuelle, avec un casque et des gants à une fonction bénéfique pour l’utilisateur d’un deux-roues. Il lui garantit une meilleure sécurité et protège aussi sa santé en réduisant les contacts. D’autre part, l’utilisateur a une pleine gestion de son emploi du temps et n’est pas dépendant des transports en commun et des facteurs extérieurs qui peuvent interagir sur le temps de trajet. Cela lui permet de maitriser ses déplacements, sa sécurité sanitaire et d’avoir plus de temps pour ses intérêts personnels. La crise sanitaire permet d’inscrire la transition écologique, un changement vers des transports plus propres est de plus en plus envisageable. En se déplaçant en deux-roues, l’utilisateur peut réduire son trajet par deux et donc diminuer ainsi par deux la pollution engendrée pour le transport individuel. De nombreux éléments montrent ces changements comme la hausse du nombre de cycliste ou de deux-roues dans certaines grandes agglomérations.

Pensez-vous que le marché du deux-roues va évoluer dans sa structure ? Quel type de deux-roues va être plébiscité par ces nouveaux utilisateurs ? Les petites cylindrées vont-elles encore progresser du fait de l’augmentation du nombre d’utilisateurs urbains ?

Il n’est pas question d’évolution de structure mais plutôt du marché en lui-même. Ces utilisateurs vont plébisciter des plus petits modèles dans un premier temps et peut-être évoluer sur des modèles un peu plus gros à long terme. Les petites cylindrées vont encore augmenter dues aux tarifs abordables, la praticité, ainsi que l’accessibilité qui est évidente. Les utilisateurs de 50cc et de 125cc ne sont pas dans l’obligation d’obtenir le permis A, ce qui facilite l’accès à ces petites cylindrées. Toutefois il convient de rappeler que les maxi-scooters tireront toujours leurs épingles du jeu pour les personnes désirant posséder un véhicule leur permettant également de s’évader du périmètre urbain. C’est aussi un moyen de gagner du temps, sur son trajet quotidien et d’avoir plus de temps pour soi, ou sa famille.

Comment, selon-vous, va évoluer la part des ventes de deux-roues électriques dans les prochaines années ?

Le marché de l’électrique est en pleine expansion et ne fait que progresser, la part de ventes ne cessera d’augmenter. De nombreuses lois visent à favoriser l’achat de véhicules électriques, les entreprises liées à la mobilité proposent quasiment toute une alternative électrique. Les entreprises sont aussi sensibles à l’image qu’elles renvoient et souhaitent montrer que le respect de l’environnement et la recherche de solutions alternatives sont des priorités pour elles. La part de l’électrique progressera fortement. Cette évolution ne se fera pas d’un seul coup, les techniques doivent encore se développer, les infrastructures aussi. Dans cette transition écologique, tous les acteurs sont mobilisés.

Les utilisateurs de deux-roues urbains vont-ils, selon vous, privilégier la propriété, la location ou les services de location partagés ? Pourquoi ?

 Dans une logique de respect de l’environnement, il est plus probable que les utilisateurs évoluent vers de la location partagée. Bien que positif dans de nombreux cas, la location partagée fait ressortir quelques inconvénients. Le manque de civisme des individus, amenant manque de propreté et dégradation est un réel problème pour de nombreux utilisateurs. De nombreux exemples existent comme l’utilisation des trottinettes électriques dans les grandes villes, ou le retrait d’Autolib’ à Paris. Au vu des différentes dégradations que les acteurs de la mobilité partagée subissent, il est fort probable que ces services soient plus restrictifs et que la facilité d’accès soit plus compliquée ou que l’utilisateur se redirige vers la propriété de son véhicule. Il est maintenant possible d’acquérir des véhicules pour le prix d’un forfait téléphonique. La part actuelle location/achat n’est pas vouée à beaucoup évoluer, malgré l’arrivée de nouveaux utilisateurs et/ou acteurs.