essais
Depuis son lancement fin 2010, la marque Mash ne cesse d’affoler le compteur de ventes. Il suffit d’ailleurs de se balader en ville pour comprendre l’ampleur du phénomène. Et si aujourd’hui de nombreux concurrents lui emboîtent le pas, Mash reste sans conteste le leader des motos 125 stylées à prix serré. Proposé sous la barre des 3 000 euros, le modèle Falcone au look moins rétro que le reste de la gamme pourrait bien séduire une nouvelle clientèle et assoir un peu plus l’hégémonie de Mash sur le segment.
Développée en Bourgogne par la société SIMA, Mash est une marque atypique qui marie à merveille le savoir-faire à la française et la compétitivité industrielle de l’Empire du Milieu. En effet, si les chaines de montage Mash sont implantées en Chine, le cahier des charges technique et stylistique est 100% hexagonal. Inspirés par la mode des sixties et des seventies, des époques de liberté quasi absolue, les techniciens de la Sima s’évertuent depuis des années à nous sortir de véritables « Madeleine de Proust » mécaniques.
Ici, c’est avant tout l’émotion et la nostalgie qui priment sur les performances pures. Et ce n’est pas la très sexy Falcone 125 qui risque de changer la donne…
Inspiration italienne assumée
Avec la Falcone 125, Mash nous propose une machine au look plus moderne qu’à l’accoutumée. Il faut dire que la belle franco-chinoise ne cache pas ses formes très proches d’une machine sortie… en 2015, la Ducati Scrambler. Cette dernière a très vite rencontré le succès grâce à sa prise en main évidente et son design mêlant habilement passé et modernité. Il n’en fallait pas plus pour que Mash s’engouffre dans la brèche puisque Ducati ne propose à ce jour aucune 125 dans sa gamme Scrambler.
Avec la Falcone, nous retrouvons donc ce style hybride particulièrement savoureux. La selle striée « à l’ancienne » et le réservoir oblong (13,5 litres), côtoient sans complexe un phare rond cerclé de leds, un tableau de bord 100 % numérique (horloge, compte-tours, voltage batterie, jauge à essence à segments, odomètre et compteur de vitesse) et de nombreux inserts façon carbone.
Un mariage très réussi d’autant que l’équilibre de l’ensemble frôle le sans faute. L’avant est très peu chargé et l’arrière se montre tout aussi aéré grâce à l’utilisation d’un échappement court et d’un amortisseur latéral.
Au chapitre des réjouissances, notons aussi la présence d’un bouchon d’essence type aviation monté sur charnière et d’une béquille latérale coupe-contact en cas d’oubli au moment d’enclencher la première vitesse. Il est d’ailleurs temps de voir ce que la Falcone à dans le ventre…
Easy Rider
Comme beaucoup de modèles 125, la Falcone est un choix particulièrement judicieux en ville. Sa maniabilité, sa faible consommation (3,5 litres) et sa puissance (11,6 chevaux à 8750 tr/mn) se montre parfaitement adapté pour se jouer de la circulation. La Mash à en plus pour elle une hauteur de selle (780 mm) très abordable. Revers de la médaille, les utilisateurs dépassant 1,80 mètres pourraient vite se sentir à l’étroit au niveau de l’entrejambe. Pour autant, la Falcone n’oublie pas d’être spacieuse avec sa selle accueillante, son long réservoir et son large guidon.
Une pression sur le démarreur électronique et la Mash fait ronronner sans flemme son bloc moteur (monocylindre 124 cc 4 temps à injection électronique). La boite (5 rapports) ne se fait pas prier au moment d’enclencher la première vitesse et c’est avec bonheur que je quitte notre spot photos pour m’aventurer en ville. Dès les premières difficultés de circulation, la Falcone me rassure sur sa capacité à improviser. Son poids contenu (127 kg) et son grand guidon facilite les changements de direction rapides malgré un rayon de braquage qui n’est pas le plus court de la catégorie.
Ca flâne pour moi
Dépourvue de protection, la Falcone vous met en prise direct avec votre environnement. Ici, pas de chichi, vous être sur une « vraie » moto, qui vous fait clairement ressentir les éléments. Certes le manque d’aspect pratique pourrait manquer aux purs commuters qui ont besoin d’emmener leur vie au bureau, mais c’est un autre débat. D’ailleurs la Falcone peut aisément trouver sa place comme deuxième véhicule pour les balades dominicales. Ses pneumatiques (100/80-17 à l’avant et 130/70-17 à l’arrière) à larges sculptures permettent même d’envisager quelques sorties dans les chemins. Le freinage intégral pourrait d’ailleurs dérouter les adeptes de dérapage car en l’absence d’ABS, la Falcone dispose d’un freinage obligatoire avant/arrière au pied (disque avant 280 mm à étrier 6 pistons et disque arrière 240 mm).
Conclusion
Sexy en diable, unique sur son segment et franchement très agréable à emmener, la Mash Falcone 125 a toutes les cartes en main pour faire perdurer le succès de la marque. Son look moins rétro que le reste de la gamme pourrait même faire craquer une nouvelle cible d’utilisateurs. Elle est d’ores et déjà disponible chez les revendeurs en rouge, blanc mat ou noir mat. Pour la conduire, il vous faudra un permis A1, A, A2 ou B (plus une un formation de 7 heures).