Après un RPHA 90 qui marquait déjà l’arrivée de HJC dans le monde du casque premium, que vaut la nouvelle version de son modulable phare ? Éléments de réponse dans notre essai complet.

Quand une marque veut prouver qu’elle n’est pas là pour faire de la figuration, elle doit développer deux modèles : un pour le Sport et un pour le Grand-Tourisme. Ceci est valable dans l’automobile, la moto et, bien entendu, les équipements. HJC ne fait pas exception à la règle et la firme coréenne avait fait forte impression il y a un peu plus de 4 ans avec son RPHA 90, suivi d’une déclinaison S qui démontrait les ambitions de la marque : venir tailler des croupières aux références du marché. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, le RPHA 91 n’est pas une évolution mineure et les nouveautés sont assez nombreuses pour qu’on puisse parler de tout nouveau casque et, tuons le suspense, de vraie réussite. Voici pourquoi.

Finition du HJC RPHA91 : Ça grimpe (oui, encore)

Dans le monde du modulable GT prisé des rouleurs au long cours comme des urbains qui cherchent à rallier le bureau avec un confort impérial, il y a deux grosses références : Shoei et Schuberth. Si HJC est venu les chatouiller avec la précédente génération, ce RPHA 91 se montre vraiment au niveau, voire plus. Sorti de sa housse, il n’appelle aucun reproche, que ce soit pour la qualité de sa peinture (satinée dans notre cas), de son mécanisme au verrouillage franc et à la manipulation souple ou de son intérieur. Ce dernier est d’ailleurs un modèle de douceur au premier contact. Et, ce qui ne gâche rien, le confort des mousses et la fermeté du maintien ont le bon goût de rester identiques après plusieurs mois de roulage. C’est ce qu’on attend d’un casque de cet acabit mais c’est toujours agréable de constater que le contrat est rempli. Les mousses appuient bien sur les joues sans les écraser et le bas du visage reste correctement maintenu, ce qui permettra de rouler avec le casque en mode Jet sans qu’il ne recule avec la vitesse. HJC a d’ailleurs installé un verrouillage aisément accessible pour que la mentonnière reste relevée.

Un modulable vraiment adapté à la route et à la ville

Et cette possibilité de rouler avec la mentonnière relevée sans avoir l’impression d’avoir un parpaing sur la tête est un vrai bonus pour une utilisation quotidienne. La mentonnière est installée sur un mécanisme à double pivot. Si ça vous paraît complexe, sachez simplement que lorsque vous la relevez (via un large bouton très accessible même avec de gros gants), elle s’abaisse afin de réduire au maximum la prise au vent et de baisser le centre de gravité. Résultat ? On peut rouler le nez au vent sans se muscler la nuque et les yeux restent protégés grâce à l’écran solaire dont la teinte s’avère un peu plus foncée que sur le modèle précédent. Cet écran peut d’ailleurs être réglé afin de s’adapter à votre morphologie ou vos souhaits. Il suffit de soulever le cache placé sur la gauche du RPHA 91 pour découvrir un curseur qui limitera l’abaissement maximal de cet écran (et son éloignement du visage) sur l’une des trois positions prédéfinies.

Restons sur la partie inférieure pour parler de deux détails qui n’en sont pas. La collerette présente au bas des mousses filtre vraiment bien les bruits aérodynamiques dus aux remous d’air dans cette zone très perturbée, entre les épaules et le bas du casque. Le niveau sonore global s’en ressent vraiment, surtout si votre scooter ou votre moto ne dispose pas d’une bulle très haute. La boucle micrométrique en métal, pour sa part, se montre fort pratique avec ses clics bien identifiables pour rassurer quant au verrouillage du casque.

Le RPHA91 : des ventilations accessibles et efficaces

Une fois fermé, le RPHA 91 se transforme en vrai intégral routier : on se trouve dans une bulle silencieuse (pour un casque moto…) sans filets d’air non désirés. Mais si on en souhaite, les ventilations sont faciles à actionner car HJC a placé trois boutons si larges qu’on peut les basculer avec des moufles ! L’entrée d’air sur le front et l’évacuation à l’arrière – juste avant le très esthétique spoiler intégré – se verrouillent fermement et sans bruit excessif. Celle de la mentonnière se montre bienvenue en pleine canicule si on roule avec l’écran fermé. Notre seul bémol concerne les astucieuses ventilations placées en haut de l’écran. On sent bien un peu d’air frais arriver directement sur les côtés du front mais on aurait souhaité avoir un flux plus direct et qui génère moins de bruit lorsqu’elles sont ouvertes.

Parmi les éléments qui seront autant appréciés en centre-ville que sur route ou autoroute, nous avons particulièrement aimé le large champ de vision latéral, qui évitera de devoir se dévisser la tête pour les contrôles directs et la lentille anti-buée Pinlock difficile à prendre en défaut, même au feu rouge en plein hiver. Un dernier mot sur le poids du RPHA 91, qui a pris quelques grammes puisqu’il affiche 1 800 grammes en taille L, ce qui peut étonner pour un modèle en fibre. La certification selon la norme ECE 2206, plus sévère car exigeant que la protection soit la même sur l’ensemble de la calotte et pas sur quelques points bien identifiés, va rendre tous les casques un peu plus lourds mais bien plus protecteurs.

Casque HJC RPHA 91 : Bilan

À l’image de son fabricant, le modulable RPHA 91 ne joue plus dans la catégorie des outsiders. Techniquement abouti, il bénéficie d’une ergonomie et d’un confort largement au niveau du haut de gamme qu’il vise et a tout ce qu’il faut pour ravir ses propriétaires, que ce soit pour aller au travail ou pour avaler des kilomètres le week-end ou sur la route des vacances. Aéroynamisme impressionnant, silence et confort de haute volée, aspects pratiques quasi-parfaits : le HJC RPHA 91 n’est plus simplement une menace pour les modulables de Shoei ou Schuberth, il est au moins leur égal.